La « Centrale »

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Toulouse, au 3 rue de Metz, la Maison de la Mutualité

Le deuxième étage de cet immeuble de la « Maison de la Mutualité » était mis à la disposition du groupe de Raymond Naves par Léon Achiary, enseignant à la retraite, qui y avait des bureaux en tant que trésorier.

La « Centrale » ainsi que l’avait baptisée les résistants servait de poste de commandement clandestin, de lieu de stockage des tracts et des journaux de la Résistance avant répartition dans les différents départements. La « Centrale » abritait les réunions et les rencontres clandestines. Selon Henri Docquiert les rendez vous étaient régulés par Léon Achiary « comme chez le dentiste ».

© Musée de la Résistance et de la Déportation de Haute-Garonne

© Musée de la Résistance et de la Déportation de Haute-Garonne

Les résistants passaient prendre les journaux, et pas seulement le Populaire de Sud-Ouest mais aussi ceux des autres mouvements comme Combat et Libération-Sud pour les diffuser à travers leurs réseaux. D’autres résistants venaient préparer les actions, transmettre les informations, car au delà du seul politique, les actions de la Centrale ont évolué.

En effet à Toulouse et dans la région, parallèlement au Comité d’Action Socialiste, s’était créé un réseau de Résistance spécialisé dans le renseignement, appelé Froment dans un premier temps, puis Brutus, dirigé par André Boyer. Ce dernier utilise les cadres et militants du CAS. Ce réseau est spécialisé dans la recherche de renseignements (politiques, militaires et économiques). Il bénéficiait de contacts avec Londres par radio émetteur et des rapports étaient régulièrement transmis. Grâce aux militants du CAS, le réseau multiplie les contacts dans les milieux ouvriers et syndicaux, mais aussi dans les administrations comme la mairie de Toulouse ou au sein des PTT.

Cependant, les socialistes ne veulent pas se contenter de l’action politique et de la propagande ni du seul renseignement. Contrairement à la ligne officielle du parti clandestin, ils veulent participer à l’action immédiate. Des groupes para-militaires sont donc créés dans le cadre de France au Combat et surtout des groupes Vény dans le Lot. Raymond Naves prend la tête de ces groupes d’actions de France au Combat au niveau régional.

Mais à l’automne 1943, suite à des arrestations, les bureaux de la Mutualité sont perquisitionnés par la Gestapo. Les bureaux de Sylvain Dauriac (rue du Poids de l’huile) et le studio photographique de Marcel Patez (rue Saint-Rome) prennent la relève.