Louis Pélissier
dit Martin, Carton
21 décembre 1901,Toulouse – 8 juin 1944, Saint-Céré
Officier d’infanterie, le capitaine Pélissier est grièvement blessé lors des combats de mai 1940 (il a été touché d’une balle dans le dos). Il est rapatrié à Toulouse au sein du 23ème régiment d’infanterie stationné au palais Niel. Remis de ses blessures, il refuse de rester sans réagir à la défaite et engage ses premières actions clandestines avec d’autres militaires de son régiment.
Mesurant la gravité des conditions d’armistice, il participe au camouflage de matériel (CDM) de l’armée française afin de le soustraire à l’armée allemande. Des stocks d’armes, de munitions, d’essence sont enterrés ou dissimulés chez des particuliers, dans des terrains discrets, à la campagne ou dans Toulouse. Ainsi, le garage Pêcheur, avenue de Lespinet, sert-il de cache aux véhicules et matériels camouflés. Le propriétaire, réfugié alsacien, Jules Pêcheur, en contact avec les Alliés, fait entrer Louis Pélissier dans les rangs de l’Armée Secrète.
Morhange
Les activités de camouflage de matériel lui permettent également de rencontrer Marcel Taillandier, dit Morhange. Les deux hommes vont devenir très proches et Pélissier participent rapidement à de nombreuses actions du réseau. Pélissier est ke bras droit de Taillandier, participe aux actions les plus délicates (neutralisation d’agents de la Gestapo, dénonciateurs…) . L’opération du 2 janvier 1944, dite « affaire du carrefour de Monges » fut la plus osée et la plus téméraire.
Mais Pélissier doit faire un choix entre ses actions aux côtés de Morhange et l’organisation de l’Armée secrète à un moment stratégique pour la Résistance.
L’Armée secrète
Expérimenté, organisé et déterminé, Louis Pélissier qui a adopté le pseudonyme de “Carton” est désigné chef régional des corps-francs de l’Armée Secrète. Il organise et coordonne l’action des maquis et des groupes clandestins dans toute la région de Toulouse.
Téméraire et audacieux, il participe aux actions parfois les plus dangereuses voire insolites, comme d’aller voler une voiture garée devant l’Hôtel de la Poste rue Alsace, quartier général allemand.
Saint-Céré
Le 8 juin 1944, il se rend dans le Lot avec son jeune adjoint de 23 ans Jean Cressot dit “Chénier”, pour récupérer du matériel sur un terrain de parachutage.
Pélissier se trouve à bord d’une voiture suivie d’un camion transportant six hommes. Au retour, le camion s’arrête pour prendre un passager. La voiture le distance. Quelques kilomètres plus loin elle est stoppée par une colonne allemande de la division SS « Das Reich ».
Louis Pélissier, son jeune adjoint Jean Cressot et un autre résistant, Germain Record sont arrêtés et embarqués par la colonne qui entre dans Saint-Céré. Les Allemands, sans autre motif que leur nervosité, mitraillent les murs de l’hôpital du bourg. Ils font sortir les trois résistants et les fusillent sur la place du village. Les nazis interdisent aux villageois de relever les corps pendant 24 heures
L’ancien chef régional de l’Armée Secrète, responsable des maquis, « Rosette », Albert Sarda de Caumont, leur rend hommage après la Libération ; « La Résistance toulousaine perdait deux de ses défenseurs les plus farouches, Carton qui nous semblait invincible, Chénier, ce jeune homme de feu que le ciel avait comblé de dons. »
Louis Pélissier a été fait Compagnon de la Libération.
Il est aujourd’hui enterré à Albi.