Travail de Mémoire par les lycéens du lycée professionnel du Mirail et par le lycée Henri Matisse de Cugnaux
Du 10 juin au 1er septembre le Musée de la Mémoire présente deux expositions réalisées par les lycéens
« Du Récébédou à Auschwitz » : carnets de voyages de déportés
Par le lycée professionnel du Mirail, Lauréat du Concours National de la Résistance et de la Déportation.
Textes, dessins, poèmes et carnets de voyages fictifs, retraçant la vie de déportés, imaginés et réalisés par des lycéens d’aujourd’hui à partir de témoignages et d’un voyage bouleversant en Pologne.
« De la gare de Portet Saint-Simon à Auschwitz : sur les traces de Ruth, Sylvain, Eliane, Suzy et les autres… »
Par le lycée Henri Matisse de Cugnaux, projet retenu par le Mémorial de la Shoah.
Ils étaient 44, âgés de 3 à 17 ans. Ils sont 24, âgés de 17 à 19 ans. Ils étaient 44, ils sont partis, un jour de l’été 42, de la gare de Portet Saint-Simon vers une destination inconnue. Ils sont 24, voisin de cette gare aujourd’hui, passants et voyageurs. Des premiers, nous connaissons désormais les noms. Mais qui étaient-ils ? D’où venaient-ils ?
Les seconds ont mis leurs pas dans ceux des premiers, de la Haute-Garonne à la Pologne, entre septembre 2015 et février 2016.
Le témoignage est essentiel dans la construction de la mémoire de la Shoah. Il est une source irremplaçable pour le chercheur et l’historien, il donne un visage humain à la transmission d’un savoir indissociable de l’émotion. Or, près de 70 ans après cette tragédie, il est évident que les témoins disparaissent, que leur voix s’éteint.
Parmi ces voix que l’on peut encore entendre, il est celle des époux Vaislic. Comme beaucoup d’autres survivants, ils se sont décidés à témoigner tardivement. Marie a fait paraître son récit en 2014 tandis que celui de Jean est attendu pour 2016.
Leurs histoires sont à la fois similaires et très différentes. Marie Rafalovitch a 14 ans quand sa vie bascule le 24 juillet 1944. Dénoncée par un voisin à Toulouse, elle est arrêtée par un milicien français et un membre de la Gestapo. Enfermée à la caserne Caffarelli avec des familles juives raflées, elle est déportée en Allemagne au camp de femmes de Ravensbrück. Seule, la jeune adolescente est confrontée à la terreur nazie. Elle comprend vite qu’elle ne peut compter que sur elle-même. Au début de 1945, suite à l’évacuation du camp, elle est transférée à Bergen-Belsen, où elle vivra la libération du camp.
Jean Vaislic est né à Lodz, seconde ville de Pologne. Lui aussi connaît l’horreur à 14 ans. Le ghetto, la disparition de son père, la fuite dans la campagne, l’arrestation, Auschwitz, la marche de la mort… Jean Vaislic demeure le seul survivant d’une famille de 63 personnes.
Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu.
Je ne suis pas seul à l’avoir vécu.
Mais il m’est impossible de m’en débarrasser.
Si je pouvais laver mon cerveau de ces souvenirs, je le ferai.
J’y pense tous les jours mais je n’en parle pas.
« Pourquoi ne l’as tu pas dit? » me disent mes fils.
Parce que c’est impossible.
Jean Vaislic
Lecture théâtralisée des textes de Charlotte Delbo.
Durée : 1h15
Lecture du récit de Charlotte Delbo sur la vie au camp d’Auschwitz-Birkenau par la librairie des Livres et Délices.
« L’œuvre de Charlotte Delbo est écrite pour être dite à voix haute et entendue.
Plus qu’un récit, ce texte est une suite de moments restitués, pour nous faire ressentir, l’horreur.
Le convoi des 31000 était composé de femmes uniquement coupables de « penser autrement ». Le rejet de l’autre, le repli sur soi, la haine de la différence, nous amène à craindre qu’une telle situation pourrait un jour se reproduire et faire que les mots d’auteur comme Charlotte Delbo, ne deviennent, comme elle l’écrit, une connaissance inutile. »
Tarif : 8 € – Gratuit jusqu’à 18 ans
(Préconisé à partir de 14 ans)
Renseignements : Office du Tourisme ou 05 67 55 80 46
Montesquieu Volvestre – Salle Polyvalente – 20h30