Créé le 8 juin 1944, le maquis de Saint-Lys doit affronter, mal armé et sans moyens, une colonne de chars allemands quatre jours plus tard.
Une colonne de la division SS Das Reich rentre d’une opération d’anéantissement de la Résistance dans le sud de la Haute-Garonne et les Hautes-Pyrénées. Le tout jeune maquis de Saint Lys se trouve sur son passage.
Neuf maquisards toulousains sont tués et douze civils massacrés.
Ce maquis, né du travail clandestin des années précédentes, devait son existence à la pugnacité d’une poignée d’hommes dont Jean CHAUBET.
Jean CHAUBET
1900-1944
Instituteur, il est révoqué par Vichy en raison de ses opinions politiques et philosophiques. Il se consacre dès 1940 à la création d’un groupe de Résistance qu’il développe progressivement au contact des autres organisations.
Jean Chaubet a été l’un des membres fondateurs des Mouvements Unis de Résistance aux côtés de François Verdier et Raymond Naves.
Naissance du maquis de Saint Lys
Au printemps 1944, Jean Chaubet organise un maquis qui s’installe à Saint-Lys deux jours après le débarquement en Normandie.
En quelques jours il compte 160 volontaires. Parmi eux, beaucoup de Toulousains : ouvriers de la Cartoucherie ou de l’ONIA, employés de la Mairie de Toulouse, Républicains espagnols, ….
Devant l’affluence des volontaires, le manque d’armes et de munitions est patent. Le maquis attend le message de Radio Londres devant annoncer un parachutage 24 heures plus tard. Mais le 12 juin le message « le poêle est un moteur » ne s’est toujours pas fait entendre sur les ondes…
Un maquis pulvérisé
Le 12 juin, une colonne de la Division SS Das Reich arrive aux abords de Saint Lys. Ce sont 600 hommes équipés de canons et de mitrailleuses qui surprennent villageois et maquisards.
Le maquis de St Lys est attaqué alors que la grande majorité de ses hommes sont partis s’installer quelques kilomètres plus loin pour plus de sécurité.
Les derniers maquisards encore présents sont totalement surpris par l’arrivée des Allemands qui se sont introduits dans le parc du château, moteurs éteints. La plupart des résistants sont sans armes. Ils sont anéantis par la puissance de feu allemande.
Chasse à l’homme
Trois maquisards qui protégeaient la fuite de leurs camarades tombent près du château : Abel Autofage, Lucien Lafforgue et André Cavagnol. Un étudiant en médecine, André Bousquairol est abattu alors qu’il tente de rejoindre le bois. Les Allemands encerclent le parc et le bois. La chasse à l’homme s’organise : Eugène Lozes, Joseph Vié, Jean Micoud et Jean Chaubet en seront les quatre victimes.
Alertés par les tirs de mitrailleuses, les maquisards installés sur le nouveau site peuvent se disperser avant l’arrivée des camions allemands. Malgré tout, l’un d’entre eux, Felipe Léonce Gonzales, républicain espagnol, est abattu alors qu’il tentait de rejoindre ses compagnons.
Après l’assaut, les nazis fouillent les environs. Douze personnes, civils habitants des fermes environnantes, sont sauvagement massacrées par la division SS.
PORTRAITS DES RESISTANTS
Photographies extraites du Bulletin municipal de la ville de Toulouse, octobre 1944.