La commémoration du massacre du maquis de Saint-Lys aura lieu le samedi 18 juin 2016 à 10h45 devant le mémorial de Bonrepos-sur Aussonelle.
L’histoire du maquis de Saint-Lys créé le 8 juin 1944, décimé le 12 juin.
La commémoration du massacre du maquis de Saint-Lys aura lieu le samedi 18 juin 2016 à 10h45 devant le mémorial de Bonrepos-sur Aussonelle.
L’histoire du maquis de Saint-Lys créé le 8 juin 1944, décimé le 12 juin.
Le massacre d’Oradour-sur-Glane par la division SS das Reich a fait 642 victimes, dont 207 enfants brûlés vifs dans l’église du village.
Le même jour, Marsoulas, dans le sud de la Haute-Garonne a subi également le déferlement de haine et de violence.
Une date , le 10 juin 1944, une division, dont le nom a marqué les mémoires, Das Reich, des meurtres de civils, de femmes et d’enfants:rois points communs aux villages d’Oradour-sur-Glane près de Limoges et de Marsoulas en Haute Garonne.
Inscrits sur les parcours des bataillons de la sinistre division SS Das Reich, les deux villages ont connu le déchaînement de la fureur nazie quelques jours après le débarquement allié en Normandie.
Le débarquement allié en Normandie a marqué pour les combattants de l’ombre le signal attendu de l’Insurrection Générale. Les maquis se développent, les parachutages d’armes et de matériels s’accentuent. Les actions de la Résistance contre les forces d’occupation et contre les collaborateurs se multiplient.
Le commandement militaire allemand s’y est préparé, la guerre contre les maquis est ouverte et s’achèvera avec la Libération.
Des opérations de représailles se préparent, il faut anéantir les maquis et dissuader la population civile d’aider les partisans. La zone pyrénéenne entre Méditerranée et Atlantique est stratégique pour le commandement allemand. Des activités maquisardes y ont été signalées.
Le 9 juin au soir, les responsables du 3ème bataillon du régiment Deutschland de la division SS Das Reich, stationnés autour de Toulouse rencontrent les chefs du SD (Sicherheist Dienst appelé plus communément « Gestapo). La présence de maquis a été identifiée dans le sud de la Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées. Les rouages du système nazi se mettent en route. Le 3ème bataillon va ratisser cette zone avec pour mission de surprendre et anéantir les maquisards tout en intimidant les populations civiles.
Aux yeux des Allemands, les résistants étaient des « terroristes » et non des combattants. Tout était permis dans la guerre contre les partisans, y compris les décès de civils, dont l’entière responsabilité était attribuée aux « terroristes ».
Situé à 40 kilomètres de Toulouse, Marsoulas est un petit village paisible dans la vallée du Salat. On y compte 135 habitants en 1944, essentiellement des cultivateurs. La population a augmenté avec l’arrivée de citadins de Toulouse et de Perpignan, venus se réfugier à la campagne, fuyant parfois les bombardements alliés.
A proximité, se trouve le maquis de Betchat, dont la présence a été signalée dans le secteur. Le maquis du « capitaine Max » (Jean Blasco) a multiplié les actions entre Boussens et Betchat contre les troupes d’occupation (sabotages, actions armées, enlèvements…). Le secteur est propice aux activités clandestines, avec le soutien actif des villageois (des enfants juifs étaient cachés à Cassagne)
Le 10 juin, à l’aube, le capitaine Max fait envoyer deux jeunes maquisards en sentinelle dans le secteur. Arrivés à Marsoulas, Camille Weinberg, 31 ans et Jean-Marie Manens, 16 ans sont alertés par des bruits de camions. Ils montent alors sur le toit de l’église pour voir ce qui se passe.
En route depuis l’aube, les compagnies du 3ème bataillon de la das Reich, se sont scindées en plusieurs convois. L’un deux, constitué d’environ 120 hommes répartis dans une petite dizaine de camions emprunte la route de Mazères à Betchat. Le parcours est ponctué de perquisitions, prises d’otages et exécutions. à Marsoulas, les soldats SS poursuivent les perquisitions à la recherche de « terroristes ».
Arrivés à hauteur de l’église, les deux maquisards lancent chacun une grenade. La riposte allemande est immédiate. Camille Weinberg est tué sur le toit, tandis que le jeune Jean-Marie Manens dit « Espérance » parvient à s’échapper. Il se cache dans la sacristie jusqu’à ce qu’un soldat SS lance une grenade dans l’église. J-M Manens est blessé mais surtout abasourdi. Il parvient à sortir et à se réfugier dans les bois quelques temps après.
Les coups de feu nourris ont alerté tous les habitants, certains restent cachés chez eux, d’autres tentent de fuir par derrière, mais le village est encerclé. Ceux qui s’échappent sont abattus. La famille Audoulbert est ainsi rattrapée et ramenée au centre du village pour y être fusillée. Ceux qui sont restés chez eux ne sont pas épargnés.
Les soldats allemands défoncent les portes à la grenade et abattent tous ceux qui s’y trouvent. Femmes, enfants, personne n’est épargné. Les maisons sont ensuite pillées et certaines incendiées. Toutes ne sont pas fouillées, certaines familles échappent ainsi à la mort.
Les Allemands poursuivent leur route laissant derrière eux un village anéanti.
Le bilan est terrible. 27 personnes ont été assassinées, des familles entières massacrées chez elles. Les soldats SS n’ont eu aucun scrupule à abattre deux enfants de 5 ans et un bébé de 3 mois dans leurs berceaux.
Dans les villages alentours de Betchat , Mazères, St Martory, Cazères, 27 personnes sont exécutées sans rasion.
Le lendemain 11 juin, le convoi se dirige vers les Hautes-Pyrénées et assassinent 57 personnes autour de Bagnères-de-Bigorre.
Le 12 juin, de retour vers Toulouse, la colonne s’arrête à Saint-Lys, où des activités de maquis ont été signalées. 12 civils sont exécutés dans le village et dans les alentours. Le maquis de Saint-Lys, créé depuis quelques jours, n’a pas le temps de se cacher et ce sont 12 maquisards qui sont pris au piège au château de Gagen à Bonrepos-sur-Aussonnelle.
Lire les témoignages des survivants de Marsoulas.
L’article d’André Balent sur Marsoulas sur le site du Maîtron
Reportage sur Marsoulas, France 3 Midi-Pyrénées, 2014.
Reportage de France 3 Occitanie, juin 2019
Textes: E. Leroy