Libération de la prison Saint-Michel – commémoration

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Prison st Michel Plaque exterieureLa prison Saint-Michel a été libérée au cours de la journée du 19 août 1944 à la faveur du chaos général qui régnait dans la ville abandonnée par les Allemands.

Des prisonniers dans leurs cachots et des familles de résistants ont convaincu les gardiens français d’ouvrir les portes de cette sinistre prison.

La prison Saint-Michel a été un des lieux de répression majeur dans la région des Pyrénées. Toutes celles et tous ceux qui avaient été arrêtés pour des activités de Résistance, du Lot et Garonne aux basses Pyrénées, de l’Aveyron à l’Ariège, étaient directement conduits à Saint-Michel. Ses murs et ses pavés ont vu défiler tous ceux qui étaient bannis par le régime de Vichy et par les nazis: étrangers, Juifs, résistants, communistes, hommes, femmes et parfois même enfants.

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La cour martiale de la milice a jugé et fusillé plusieurs résistants dans cette enceinte. Nombre de patriotes ont été discrètement extraits pour être fusillés par les nazis dans des lieux discrets, comme les forêts de Buzet ou de Bouconne, ou encore à Bordelongue.

De nombreux prisonniers ont été déportés depuis la prison Saint-Michel.

La prison Saint-Michel est un haut-lieu de mémoire de la Résistance et de la Déportation à Toulouse.

Conchita Ramos et Angèle Bettini. Conchita fut arrêtée pour ses activités de résistance puis déportée au camp de Dachau par le convoi du Train fantôme en juillet 1944. Angèle était la plus jeune femme de la prison quand elle a été arrêtée en décembre 1940, elle a ensuite été déportée dans les camps du Récébédou, de Brens et de Gurs.

Conchita Ramos et Angèle Del Rio Bettini en 2010.
Conchita fut arrêtée pour ses activités de résistance puis déportée au camp de Dachau par le convoi du Train fantôme en juillet 1944.
Angèle était la plus jeune femme de la prison quand elle a été arrêtée en décembre 1940, elle a ensuite été internée dans les camps du Récébédou, de Brens et de Gurs.

Commémoration Libération de Toulouse

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Commémorations du 19 août en divers lieux de Toulouse:

10h45 Pont Raynal

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11h15 Gare Matabiau

Matabiau héros 19 aout 1944

16h30 Rue des Martyrs de la Libération

GESTAPO siège plaque

17h30 Monument à la gloire de la Résistance

Monument de la Résistance entre les allées Frédéric Mistral et Serge Ravanel

Monument de la Résistance entre les allées Frédéric Mistral et Serge Ravanel

 

 

Eté 1944 : Les massacres de Buzet-sur-Tarn

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Petite commune située à une vingtaine de kilomètres de Toulouse, Buzet-sur-Tarn a été le théâtre de multiples assassinats sous l’occupation allemande pendant l’été 1944. En quelques semaines, 70 personnes sont victimes de la fureur des nazis.

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Buzet n’est pas un « nid de la résistance ». Il y a bien quelques sympathisants de la Résistance, quelques caches d’armes, mais pas de groupe très actif .On trouve à proximité le puissant maquis Roger de l’Armée Secrète à Grenade-sur-Garonne ou encore les maquis du Tarn. Cependant, des lettres de dénonciation provenant du village sur des dépôts d’armes éveillent l’intérêt de la police allemande, la Gestapo. Elle organise discrètement une opération dans ce village et envoie l’un de ses agents vérifier les informations reçues.

Le « Renard noir »

Gino G. surnommé le "renard noir" pour ses méthodes et sn habitude de s'habiller en noir.

Gino G. surnommé le « renard noir » pour ses méthodes et son habitude de s’habiller en noir.

Début juillet 1944, un homme frappe à la porte de la demeure de Gaston Ravary, garde forestier du village.

C’est un jeune homme qui se prétend traqué, évadé d’Allemagne et qui demande asile pour la nuit. Solidaire et bienveillant le garde forestier, Gaston Ravary, le conduit dans une ferme à proximité où on pourra l’héberger. Les braves paysans, la famille Porta, l’accueillent en confiance, le logent et le nourrissent. L’étranger reprend sa route le lendemain pour Toulouse…

Onze habitants assassinés le 6 juillet 1944

Quelques jours plus tard, au petit matin du 6 juillet 1944, la police allemande arrive en force et sur les indications du « Renard noir » arrête toutes les personnes qu’il avait rencontrées la veille. Le village est encerclé par les troupes militaires nazies.Tous ceux qui ont croisé la route du «Renard noir » sont arrêtés. Les nazis se rendent à la ferme de la famille Porta où il avait passé la nuit. Les hommes de la maison, le père Antoine et ses deux fils, Jean et Joseph, sont fusillés derrière une grange de la ferme. Les Allemands pillent ensuite la maison et incendient la ferme.

Gaston Ravary, arrêté et exécuté le 6 juillet 1944.

Gaston Ravary, 40 ans

Jean Porta

Jean Porta, 26 ans

Joseph Porta

Joseph Porta, 23 ans

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Antoine Porta, 63 ans

 

Les Allemands repartent ensuite avec leurs prisonniers, dont le maire du village, Emile Massio arrêté avec son fils Adolphe. Le maire aurait été victime d’une lettre de dénonciation  qui l’ accusait de fournir de faux papier.

Emile Massio, maire du village

Emile Massio, 61 ans, maire du village

Charles Gendre, exécuté le 6 juillet 1944

Charles Gendre, 35 ans

Les otages sont conduits dans une demeure de maître appelée domaine de La Palmola. Ils sont contraints de rester allonger toute l’après-midi dans la cour de graviers, en plein soleil.

Cour du domaine de la Palmola

Cour du domaine de la Palmola

Les Allemands, c’est à dire des soldats de la division SS Das Reich de Bessières, dont trois Alsaciens enrôlés de force, les « malgré-nous », et des policiers de la Gestapo, prétendent ensuite conduire les otages à Toulouse pour interrogatoire. Ils les font monter dans un camion. En fait, le camion prend la direction de la forêt de Buzet et s’arrête quelques centaines de mètres plus loin.

Jean Bénazet, assassiné en forêt le 6 juillet 1944.

Jean Bénazet, 30 ans

Les corps des six villageois furent retrouvés quelques jours plus tard atrocement mutilés.

Stèle en mémoire des six habitants assassinés à cet endroit de la forêt de Buzet.

Stèle en mémoire des six habitants assassinés à cet endroit de la forêt de Buzet.

Sinistre fin de journée

Le soir du 6 juillet des soldats allemands restés au domaine de la Palmola festoient. Vers minuit, l’un d’entre eux, complètement ivre, se rend dans une ferme toute proche, chez les époux Rollan. D’une violence extrême, le soldat tue Gaston Rollan, le père de famille.

Victoria Rollan

Victoria Rollan, 32 ans.

Sa femme, Victoria, est frappée et violée avant d’être exécutée et son corps laissé dans la cour. Les enfants du couple cachés avec leur grand-père ont assisté à la scène.

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15 juillet 1944 : Un maquisard de Carmaux exécuté à Buzet

 

Gabriel Bousquet, 32  ans, combattant FFI (Forces françaises de l’intérieur) du maquis de Carmaux dans le Tarn se rend à Saint-Sulpice-la-Pointe le 15 juillet 1944 pour procéder, apparemment, à un échange de prisonniers faits par le maquis avec les Allemands. Le rendez-vous est fixé sur le pont enjambant le Tarn à Saint-Sulpice-la-Pointe.

29_pontLe résistant semble être venu seul dans une voiture avec deux prisonniers militaires allemands. Bousquet patiente au milieu du pont pour procéder à l’échange. Arrivés à leur tour sur le pont, les policiers de la Gestapo accompagnés de soldats, arrêtent aussitôt le résistant.

La suite du drame nous est parvenue par le témoignage d’un des deux prisonniers allemands présents dans la voiture du maquisard, Erick R., dans une lettre adressée aux deux filles de Gabriel Bousquet après la guerre.

Erick R. soldat du corps de troupe d’Albi précise que Gabriel Bousquet se serait entendu dire par le responsable de la Gestapo d’aller chercher lui-même les prisonniers français à Toulouse! Ce témoignage précise ensuite que Bousquet a été conduit avec trois autres jeunes hommes qui passaient sur le pont en bicyclette à ce moment là. Il s’agissait de trois réfugiés des Ardennes installés à Saint-Sulpice-la-Pointe arrêtés par les Allemands car soupçonnés d’appartenir au maquis.

Buzet monument des fusillés plaque0855A Buzet, le convoi se rend directement à la ferme de Borde-Basse où avaient eu lieu les meurtres des Porta quelques jours auparavant. Gabriel Bousquet aurait été tué le premier « parce qu’il en savait trop » selon le témoignage et deux des cyclistes sont eux aussi exécutés ( Emile CLAUDE et Raymond LANDENWETSCH). Leurs corps sont ensuite recouverts de tout ce qui peut brûler et incendiés. Le troisième cycliste est quant à lui utilisé comme chauffeur pour ramener la voiture de Bousquet au siège de la Gestapo de Toulouse.

20 juillet : exécution de deux résistants en bordure de la forêt de Buzet

 

Pierre Jarré, policier du maquis Roger

Pierre Jarré, policier du maquis Roger

Pierre Jarré, policier et maquisard, âgé de 30 ans, a été blessé et fait prisonnier le 18 juillet 1944 après un violent accrochage entre les Allemands et les maquisards du Maquis Roger (Armée Secrète) à Drudas près de Cadours (au nord-ouest de Toulouse)

Pierre Jarré, ainsi qu’un jeune homme de 20 ans, Gabriel Carme, originaire du Tarn, auraient tenté d’échapper aux Allemands. Ils sont  froidement exécutés en bordure de forêt.

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Les troupes responsables de ces massacres quittent la région entre la fin du mois de juillet et début août en direction du front de Normandie.

Mais Buzet n’en a pas encore terminé avec les exactions nazies. En effet, alors que le débarquement allié en Provence a lieu le 15 août 1944 et que le commandement allemand donne l’ordre d’évacuer les troupes du Sud-ouest le 17 août, Buzet est de nouveau le théâtre du déchaînement de la haine et de la fureur.

17 août 1944: Pourquoi 54 résistants ont-ils été assassinés à Buzet-sur-Tarn?

 

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Deux jours avant la Libération, alors que les troupes allemandes se préparent au départ, une cinquantaine de prisonniers (certains étaient détenus à la caserne de Compans Cafarelli) sont discrètement sortis de la prison saint Michel de Toulouse.

Aujourd’hui encore, nous savons très peu de choses sur les conditions d’extraction des prisonniers, le nombre de véhicules et de soldats allemands présents. Ils restent peu d’archives.

Montés à bord d’automobiles et de camions, les prisonniers sont conduits en forêt de Buzet, à proximité du domaine de la Palmola, près de l’ancienne maison de Gaston Ravary, le garde-forestier, assassiné le 6 juillet 1944.

Les prisonniers sont descendus des véhicules et conduits vers une grange, au lieu dit « les Barthes ».

Un seul témoin a pu assister à la scène. Terrorisé, il raconte ce qu’il a vu aux gendarmes quelques jours plus tard. Le rapport de la gendarmerie résume ainsi les faits :

« Après avoir préparé trois tas de fagots et bois divers, ils (les soldats allemands) y ont mis le feu. Ils ont ensuite fusillé toutes ces personnes et les ont jetées dans les flammes….Ces foyers ont brûlé toute l’après midi et une partie de la nuit, étant continuellement alimentés par les soldats qui y jetaient de l’essence. Le lendemain, il ne restait plus que des ossements. »

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cérémonie de 1945, collection privée

Sur le moment aucune victime n’a pu être identifiée. Il est totalement impossible d’identifier les corps, seuls quelques petits objets trouvés au milieu des cendres sont rassemblés dans une boîte (conservée aujourd’hui à la mairie). Les analyses des ossements retrouvés ont permis d’affirmer que 54 personnes avaient disparu dans ce bûcher.

Les recherches et enquêtes menées entre autres par la gendarmerie et par la commission d’enquête des crimes de guerre ont permis d’identifier 17 des 54 victimes.

Des rumeurs ont longtemps circulé sur ce massacre, rapportant la présence de femmes et même d’enfants. Cependant les recherches ultérieures n’ont pas évoqué la découverte de corps d’enfants. Toutes fois des éléments d’un sous-vêtement féminin (baleines de corset) laisse supposer la présence d’une femme.

Mais les recoupements avec les familles et les témoins ont  seulement permis l’identification de 19 cadavres masculins, parfois très jeunes. Dans le cas des personnes reconnues, il s’agit principalement d’opposants aux Allemands, de résistants, de Juifs, de réfugiés espagnols, alsaciens…

Cérémonie d'inauguration de la stèle des Barthes en 1945

Cérémonie d’inauguration de la stèle des Barthes en 1945. Collection privée

 

 

 

Une longue quête pour retrouver l’identité des victimes.

Après la Libération et dans les années qui suivent, les familles, les mères, les sœurs, les épouses ont cherché désespérément à savoir si leurs proches faisaient partie des victimes de Buzet.

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Fonds du Musée départemental de la Résistance et de la Déportation, Toulouse.

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La sœur de Francisco Ponzan Vidal, dit Paco, anarchiste espagnol réfugié en France et entré en résistance dès 1940, passeur du réseau Pat O’Leary et  réseau Françoise a cherché toute sa vie la trace de son frère disparu le 17 août.
Cahier de Pilar Ponzan et conservé au Musée départemental de la Résistance

Cahier de Pilar Ponzan conservé au Musée départemental de la Résistance à Toulouse.

« Dans un cahier à spirale rouge, Pilar tiendra le journal de ses recherches, jour après jour, jusqu’en 1980. Partout, la même question : « Où trouver plus de lumière ? » Le cahier s’achèvera finalement sur une défaite : « Le mystère ne sera jamais levé. »
article du journal Le Monde de Benoît Hopquin

 

Aujourd’hui, seulement 35 victimes ont été identifiées sur les 54 personnes assassinées le 17 août 1944.

19 victimes n’ont donc jamais recouvré leurs identités. près de 80 ans plus tard, nous ignorons toujours pour quelles raisons ces résistants ont été choisis. Les nazis, à deux jours du repli, ont-ils voulu faire disparaître les témoins comme ils l’ont fait avec les documents écrits. Pourquoi ont-ils pris le risque de rencontrer des maquis en allant commettre ces meurtres en forêt de Buzet?

Rien ne nous ait parvenu aujourd’hui pour proposer la moindre explication sur le massacre du 17 août.

Texte et photos: Elérika Leroy

Les 35 personnes (partiellement) identifiées à partir des archives du procès des membres du KDS de Toulouse (Kommando  der Sipo und der SD, en résumé ce qu’on vulgarise en Gestapo) jugés à Bordeaux en 1953 et des recherches menées auprès des témoins par l’historienne Françoise Sabatié Clarac (Buzet sur Tarn – Les tragédies sous l’occupation et compléments)

ALBIER Jean, 30 ans,

ALTHAPARRO Henri, 27 ans,

AZÉMAR Robert – 21 ans –  Maquisard du Tarn (Carmaux)

BAQUIER Robert, 21 ans ;

BAUER Alfred – 49 ans – d’Alsace (Romanswiller)

BEN NAÏM Isaac – 48 ans- d’Algérie (Oran)

BENS, dit « BILL de PARIS »

BROUSSE René, 20 ans,

CABOS Aimé, 22 ans

CARACO Mandolino   Michel, 29 ans, de Turquie (Constantinople)

COLLE Maurice – 32 ans- lieutenant aviateur des Vosges

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COLIN Henri – 50 ans

COLIN Léon – 23 ans (fils du précédent)

CORCIA Salomon – 49 ans – d’Algérie

CRESPO Roger, 20 ans

DELATTRE Jean – 29 ans – Nord

  • Les recherches de sa fille Monique de nos jours: articles de la Dépêche du Midi en mai 2010 et août 2010 sur cette longue quête et son issue, article de Côté Toulouse de mai 2014.

DOUSTE-LOMBRE Pierre, 18 ans

FOURCADE André Colonel – 39 ans –Hautes Pyrénées (Bagnères de Bigorre)

GIRADIN Paul, 21 ans

GUINIER Henry, 40 ans, médecin à Bagnères de Bigorre

HASSOUN Lili Eliaou, 31 ans

KACE Albert Abraham- 46 ans- de Lituanie (Vilnius)

KAYL Henri – 23 ans- lieutenant issu de Saint Cyr

LABAT Gaston, 48 ans

LABERRONDO Léon, 20 ans

LAFOURCADE André, 51 ans

LITMAN Léon, 33 ans

PARLEBAS Jacques – 29 ans – d’Ile-de-France (Paris)

PETER René – 18 ans- résistant arrêté le 28 juin 1944 à ToulouseDSCN2051

PONZAN VIDAL Francisco – 33 ans – d’Espagne (Oviedo)

Francisco Ponzan Vidal, passeur de 33 ans, arrêté en avril 1943.

Francisco Ponzan Vidal, passeur de 33 ans, arrêté en avril 1943.

RIEUPEYROUS Jean Marie – 32 ans

RIGAUD Roger, 31 ans

ROGER René – 23 ans- Hautes Pyrénées (Bagnères de Bigorre)

SOURNIES Georges alias LETHELLIER François, 24 ans

SPRIET Marcel, 19 ans

VANLAER Jacques, 21 ans

Urne placée dans l'une des cryptes du Monument à la gloire de la Résistance, Toulouse

Urne placée dans l’une des cryptes du Monument à la gloire de la Résistance, Toulouse


 

POST-SCRIPTUM


 

Le "Renard noir" condamné à mort par la Cour de justice de Toulouse en janvier 1945 Le Patriote du Sud-Ouest, Archives départementales de Huate-Garonne

Le « Renard noir » condamné à mort par la Cour de justice de Toulouse en janvier 1945
Le Patriote du Sud-Ouest, Archives départementales de Haute-Garonne

les Brigades Internationales, de l’Espagne à la Résistance

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Levés avant le jour : les Brigades Internationales, de l’Espagne à la Résistance

Cette exposition itinérante présente le rôle des Brigades Internationales, volontaires de toutes les nationalités venus défendre la République et combattre le fascisme en Espagne à la fin des années 1930.

Elle fait le lien entre leur engagement en Espagne pour la défense d’idéaux républicains et la lutte des volontaires qui ont ensuite rejoint la France et les maquis de la Résistance.

Elaborée par les services de l’ONACVG et l’association des Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER), cette exposition composée de vingt panneaux rappelle qu’avant la Seconde Guerre mondiale, des hommes et des femmes de tous les pays ont tenté de s’opposer à la progression du fascisme.

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« Levés avant le jour »: les Brigades Internationales, de l’Espagne à la Résistance

Présentation de l’exposition

Cette exposition présente le rôle des Brigades Internationales, volontaires de toutes les nationalités qui sont venus combattre en Espagne pour défendre la République contre la rébellion des généraux, dans la lutte contre le fascisme à la fin des années 1930. Elle fait le lien entre leur engagement en Espagne pour la défense d’idéaux et de valeurs républicains et la lutte des volontaires qui après l’Espagne, rejoignent la France et les maquis de la Résistance.

L’existence et le combat des Brigades Internationales rappellent que dès avant la Seconde Guerre Mondiale, des hommes et des femmes de tous les pays ont tenté de s’opposer à la progression du fascisme.

Cette exposition explique, en rappelant le contexte politique et socio-économique du début des années 1930, la courte existence de la IIe République espagnole et le soulèvement militaire de juillet 1936, les racines de la guerre civile espagnole qui déchira le pays de 1936 à 1939. Encore traumatisées par l’expérience de la Grande Guerre, les démocraties européennes ne s’impliquent que très peu dans ce conflit émergent, contrairement à l’Allemagne et à l’Italie qui approvisionnent en armes et en hommes la rébellion des généraux.

Dès l’été 1936, les premiers volontaires internationaux affluent vers l’Espagne, parmi lesquels des personnalités comme Georges Orwell, André Malraux ou Simone Weil. Formées officiellement par décret le 22 octobre 1936, les Brigades Internationales sont intégrées dans l’armée républicaine en déroute. Elles servent souvent de « troupes de choc » sur le front et leur appui est décisif dans de nombreuses batailles comme la défense de Madrid, la bataille de l’Èbre ou les derniers combats de Catalogne.

Cérémonie d’adieu aux Brigades internationales, Espagne 1938 © Robert Capa

Cérémonie d’adieu aux Brigades internationales, Espagne 1938 © Robert Capa

Néanmoins, leur retrait est annoncé le 21 septembre 1938, alors que la menace hitlérienne se précise à l’est. La guerre d’Espagne se termine avec la chute de Madrid en mars 1939, qui précipite l’exil des derniers volontaires, des réfugiés et de l’armée républicaine vers la France par les Pyrénées. Malgré l’accueil parfois brutal qui leur est réservé, de nombreux brigadistes, Français ou étrangers, s’engagent dans l’armée française ou dans la Résistance. Cependant, en dépit de leur rôle dans la Libération de l’Europe, ils sont souvent mis de côté voire condamnés dans leur pays d’origine et la mémoire de leur combat a longtemps été oubliée. En France, il a fallu attendre 1996 pour que leur soit reconnu le titre d’ancien combattant.

Cette exposition a été réalisée par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre avec l’aide de son comité scientifique. Les auteurs des textes et porteurs du projet sont les membres de l’association des Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER). Son financement a été assuré par l’Œuvre Nationale du Bleuet de France.

Cette exposition est proposée gracieusement en prêt dans les départements suivants (09, 11, 31, 33, 45, 46, 64, 65, 66, 75, 77, 94) par le biais des services départementaux de l’ONACVG. L’association des Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER), représentée par Mme Claire ROL-TANGUY, sa secrétaire générale, a également été dotée de trois exemplaires. À la disposition de tous sur simple demande (préfectures, mairies, établissements scolaires, associations, etc.), elle souhaite rendre hommage au combat précurseur de ces hommes et ces femmes engagés pour défendre les valeurs de liberté et de démocratie.

Inaugurée le 21 juin 2016 aux Invalides dans les salons du Gouverneur militaire de Paris, près de 80 ans après la création des Brigades Internationales, cette exposition est présentée au Musée du général Leclerc de Hautecloque et de la Libération de Paris-Musée Jean Moulin à partir du 28 juin 2016.

Du 28 juin au 31 août 2016

Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin

23, allée de la 2e D.B. Jardin Atlantique (au dessus de la gare Montparnasse) PARIS

Descriptif de l’exposition

Panneau d’ouverture
Panneau 1 : « Les symboles de l’Espagne républicaine »
Panneau 2 : « La IIe République et le Front Populaire »
Panneau 3 : « L’Europe et le soulèvement militaire de juillet 1936»
Panneau 4 : « Les forces armées en présence »
Panneau 5 : « Les premiers volontaires étrangers »
Panneau 6 : « La formation des Brigades Internationales »
Panneau 7 : « La base des Brigades Internationales à Albacete»
Panneau 8 : « Les batailles des Brigades Internationales »
Panneau 9 : « Les batailles des Brigades Internationales, témoignages »
Panneau 10 : « Le service sanitaire des Brigades Internationales»
Panneau 11 : « La solidarité internationale »
Panneau 12 : « La France, carrefour international de l’aide »
Panneau 13 : « L’engagement intellectuel pour l’Espagne »
Panneau 14 : « La guerre d’Espagne et les médias »
Panneau 15 : « La rencontre avec le peuple espagnol »
Panneau 16 : « La défaite de la République et l’exil »
Panneau 17 : « Les brigadistes dans la Résistance »
Panneau 18 : « Entre silence et oubli, de 1945 à aujourd’hui »
Panneau 19 : « Portraits de brigadistes dans la Résistance »
Panneau 20 : « Paroles de brigadistes »

Panneaux 1 à 3
Ces panneaux sont destinés à présenter au public le contexte politique, économique et social de l’Europe du début des années 1930, en se concentrant sur la situation espagnole et l’avènement de la IIe République en 1931. Le panneau 3 explique les raisons et conséquences du soulèvement militaire des généraux Mola, Sanjurjo et Franco en juillet 1936, qui marque le début de la guerre civile espagnole.

Panneaux 4 à 9
Ces panneaux reviennent sur les différentes étapes de la mobilisation des Brigades Internationales, depuis leur arrivée à l’été 1936, en passant par leur installation sur leur base d’Albacete, jusqu’à leur départ dès la fin de l’année 1938. Ces cinq panneaux évoquent également le volet militaire de la guerre d’Espagne, à savoir les forces en présence, les alliances des belligérants et les batailles dans lesquels ils ont été impliqués. Les deux derniers panneaux permettent de comprendre ce qu’ont vécu les Brigades Internationales au front aux côtés de l’armée républicaine.

Panneaux 10 à 15
Ces panneaux sont plus centrés sur des thématiques précises de l’histoire des Brigades Internationales, notamment l’organisation sanitaire et médicale sur place, les réseaux de solidarité créés afin de soutenir le combat des volontaires et de l’armée républicaine, l’engagement des intellectuels dans le conflit, le rôle des médias et la couverture journalistique des combats. Le panneau 12 éclaire la position centrale de la France dans le réseau d’aide internationale à l’Espagne.

Panneaux 16 & 17
Ces deux panneaux évoquent la fin des combats et le retrait des volontaires brigadistes du territoire espagnol. Le panneau 17 se concentre sur l’engagement résistant de nombreux brigadistes à leur retour d’Espagne et sur le rôle des républicains espagnols exilés dans la libération du territoire national.

Panneaux 18 à 20
Ces panneaux sont destinés à évoquer la mémoire du conflit, l’implication et le rôle joué par les Brigades dans ce dernier. Le panneau 18 évoque le retour du front, et toutes les difficultés qui ont surgi pour ces volontaires souvent poursuivis et condamnés à leur retour pour leur engagement en Espagne. Les panneaux 19 et 20, au travers de portraits et de citations, nous présentent des profils d’hommes et de femmes qui racontent leur expérience et expriment leurs sentiments face à leur engagement passé.