81ème anniversaire de l’assassinat de François Verdier en forêt de Bouconne
Ils vivaient la fraternité dans son sens le plus noble, en créant ce lien d’unité et de solidarité entre les individus sans distinction d’origine, de culture ou de religion.
Isabelle Godéas
Film de la cérémonie 2025
Les élèves du collège François Verdier de Lézat-sur-Lèze en Ariège, ville natale du chef de la Résistance, ont préparé avec leurs enseignants un hommage émouvant, original et musical.
Intervention des élèves du collège.
Jérôme Leveillé, Principal du collège François Verdier de Lézat-sur-Lèze
Cher Monsieur François VERDIER,
Tous les jours nous honorons votre action, votre œuvre, votre lutte en portant fièrement votre nom au fronton de notre collège.
Tous les matins, une foule enthousiaste et insouciante de jeunes haut-garonnais et ariégeois entre dans l’établissement en passant sous le drapeau de la République et devant votre nom gravé en lettres d’or.
Tous les matins, les élèves peuvent lire sur cette pierre :FORAIN FRANCOIS VERDIER NE A LEZAT LE 7 SEPTEMBRE 1900
ASSASSINE PAR LA GESTAPO EN FORET DE BOUCONNE LE 27 JANVIER 1944Ces mots nous obligent et nous honorent
Ces mots nous obligent car ils nous rappellent que le travail de mémoire du passé est toujours et encore d’actualité. Tous, élèves et adultes, nous devons inlassablement travailler à entretenir, à maintenir un climat d’empathie, d’ouverture et de tolérance les uns envers les autres.
Ces mots nous honorent car ils sont le rappel silencieux de notre devoir, de notre dette envers vous :
NOTRE LIBERTE, NOTRE DIGNITE !
Le 27 janvier 1944, des bourreaux vous ont volé votre vie, un an jour pour jour avant que le monde
Mot de Jérôme LEVEILLE, Principal du collège de Lézat sur Lèze.
Isabelle Godéas, Présidente des Garibaldiens de Toulouse
A l’heure où l’étranger devient suspect, rappelons-nous qu’un jour, cet étranger a refusé le fascisme et s’est engagé sans s’interroger sur la légitimité de son engagement. A t’il raison de s’engager pour un pays dans lequel il n’a pas de racine ? En a-t-il seulement le droit? S’est-il posé la question du risque qu’il prend ?
Parmi ceux qui ont connus la mort ou la déportaon, je citerai :
Marcel Langer, polonais juif, responsable de la 35e Brigade FTP-MOI, guillotiné le 23 juillet 1943 ; L’espagnol Francisco Ponzan Vidal, passeur anarchiste à la tête de son réseau pyrénéen, fusillé, le corps brûlé en forêt de Buzet avec 53 autres compagnons ; Et bien évidemment des résistants italiens, Rosina Bet, tuée dans l’attentat des variétés, la famille Titonel, déportée, Francisco Fausto Nitti, déporté, et tant d’autres.
Certains ont été en contact avec François Verdier. C’est le cas de Silvio Trentin, ancien parlementaire italien, professeur de droit devenu libraire rue du Languedoc. Sa boutique était un lieu de rencontre pour les antifascistes italiens, de nombreux réfugiés ainsi que ceux qui voulaient faire quelque chose. François Verdier faisait partie de ceux qui fréquentaient les lieux et avec qui il fit un bout de chemin au sein du groupe « Liberté, Égalité, Fraternité »
Allocution de Madame Isabelle GODEAS, Présidente des Garibaldiens.
Pour la première fois, une fiction est lue lors de l’hommage annuel en forêt, une nouvelle épistolaire créée par Didier Goupil, accompagné par Pierre Lasry à la guitare.
FORAIN
… Durant la guerre, la forêt de Bouconne avait retrouvé une activité qu’elle n’avait plus connue depuis des lustres. Outre les bûcherons et les charbonniers, on y croisait les jeunes gens enrôlés dans les chantiers de jeunesse, des femmes venues de Mondonville ou de Cornebarrieu pour glaner la bourdaine, indispensable à la fabrication de la poudre, et bien sûr les groupes de miliciens espagnols frayant les fourrés à la recherche des résistants qui s’y cachaient.
Autant dire que mon père, en bon garde-forestier, ne manquait pas de travail et, ayant mis de côté mes études, j’avais pris l’habitude de l’accompagner dans sa tournée. C’est ainsi qu’au matin de ce 27 janvier, nous arpentions les bois aux abords de la tour du Télégraphe, quand, cisaillant le silence, une détonation nous saisit sur place.
L’aboiement d’un chevreuil… ?
Le coup de feu d’un braconnier… ?
À peine le temps de nous poser la question qu’une explosion déchira l’air, faisant trembler le sol et les arbres autour de nous.
Nous n’étions qu’à quelques bosquets et nous nous sommes mis à courir vers l’endroit d’où elle provenait.
C’est quand nous sommes arrivés dans la clairière… que nous vous avons vu, étendu dans l’herbe, les bras le long du corps.
Nous nous sommes approchés à pas prudents.
« Les salauds ! » a craché mon père entre ses dents.
Vous n’aviez plus de tête.
Une balle trouait votre veste au niveau du ventre, mais surtout, vous n’aviez plus de tête. Une tache de sang, une tache de sang qui grandissait à vue d’œil, avait pris la place de votre visage.
Allocution de Monsieur Didier GOUPIL, Ecrivain.
Interprétation de « Nuit et Brouillard » par Eugénie Berrocq chanteuse lyrique
Chants par Madame Eugénie BERROCQ
L’association remercie les nombreux porte-drapeaux de Haute-Garonne et d’Ariège de leur fidélité à cette cérémonie.
Photographies des Porte-drapeaux
Presse
« Les valeurs pour lesquelles mon grand-père a perdu la vie »
Hommage à Forain François Verdier
Rassemblement à Bouconne pour Forain François Verdier