Cérémonie du dimanche 2 février 2025

IMG_20250202_112504
Par défaut

81ème anniversaire de l’assassinat de François Verdier en forêt de Bouconne

pref papillonIls vivaient la fraternité dans son sens le plus noble, en créant ce lien d’unité et de solidarité entre les individus sans distinction d’origine, de culture ou de religion.

Isabelle Godéas

 

IMG_20250202_125313

 

Film de la cérémonie 2025

 

 

IMG_20250202_112456

Les élèves du collège François Verdier de Lézat-sur-Lèze en Ariège, ville natale du chef de la Résistance, ont préparé avec leurs enseignants un hommage émouvant, original et musical.

Intervention des élèves du collège.

IMG_20250202_111652IMG_20250202_111540

 

 

 

IMG_20250202_111217Jérôme Leveillé, Principal du collège François Verdier de Lézat-sur-Lèze

Cher Monsieur François VERDIER,
Tous les jours nous honorons votre action, votre œuvre, votre lutte en portant fièrement votre nom au fronton de notre collège.
Tous les matins, une foule enthousiaste et insouciante de jeunes haut-garonnais et ariégeois entre dans l’établissement en passant sous le drapeau de la République et devant votre nom gravé en lettres d’or.
Tous les matins, les élèves peuvent lire sur cette pierre :

FORAIN FRANCOIS VERDIER NE A LEZAT LE 7 SEPTEMBRE 1900
ASSASSINE PAR LA GESTAPO EN FORET DE BOUCONNE LE 27 JANVIER 1944

Ces mots nous obligent et nous honorent
Ces mots nous obligent car ils nous rappellent que le travail de mémoire du passé est toujours et encore d’actualité. Tous, élèves et adultes, nous devons inlassablement travailler à entretenir, à maintenir un climat d’empathie, d’ouverture et de tolérance les uns envers les autres.
Ces mots nous honorent car ils sont le rappel silencieux de notre devoir, de notre dette envers vous :
NOTRE LIBERTE, NOTRE DIGNITE !
Le 27 janvier 1944, des bourreaux vous ont volé votre vie, un an jour pour jour avant que le monde

Mot de Jérôme LEVEILLE, Principal du collège de Lézat sur Lèze.

 

476084578_1031781092308323_6839469082230336871_n

 

IMG_20250202_112954Isabelle Godéas, Présidente des Garibaldiens de Toulouse

A l’heure où l’étranger devient suspect, rappelons-nous qu’un jour, cet étranger a refusé le fascisme et s’est engagé sans s’interroger sur la légitimité de son engagement. A t’il raison de s’engager pour un pays dans lequel il n’a pas de racine ? En a-t-il seulement le droit? S’est-il posé la question du risque qu’il prend ?
Parmi ceux qui ont connus la mort ou la déporta􀆟on, je citerai :
Marcel Langer, polonais juif, responsable de la 35e Brigade FTP-MOI, guillotiné le 23 juillet 1943 ; L’espagnol Francisco Ponzan Vidal, passeur anarchiste à la tête de son réseau pyrénéen, fusillé, le corps brûlé en forêt de Buzet avec 53 autres compagnons ; Et bien évidemment des résistants italiens, Rosina Bet, tuée dans l’attentat des variétés, la famille Titonel, déportée, Francisco Fausto Nitti, déporté, et tant d’autres.
Certains ont été en contact avec François Verdier. C’est le cas de Silvio Trentin, ancien parlementaire italien, professeur de droit devenu libraire rue du Languedoc. Sa boutique était un lieu de rencontre pour les antifascistes italiens, de nombreux réfugiés ainsi que ceux qui voulaient faire quelque chose. François Verdier faisait partie de ceux qui fréquentaient les lieux et avec qui il fit un bout de chemin au sein du groupe « Liberté, Égalité, Fraternité »

Allocution de Madame Isabelle GODEAS, Présidente des Garibaldiens.

 

IMG_20250202_120526

IMG_20250202_113945Didier Goupil, écrivain

Pour la première fois, une fiction est lue lors de l’hommage annuel en forêt, une nouvelle épistolaire créée par Didier Goupil, accompagné par Pierre Lasry à la guitare.

FORAIN

 … Durant la guerre, la forêt de Bouconne avait retrouvé une activité qu’elle n’avait plus connue depuis des lustres. Outre les bûcherons et les charbonniers, on y croisait les jeunes gens enrôlés dans les chantiers de jeunesse, des femmes venues de Mondonville ou de Cornebarrieu pour glaner la bourdaine, indispensable à la fabrication de la poudre, et bien sûr les groupes de miliciens espagnols frayant les fourrés à la recherche des résistants qui s’y cachaient.

Autant dire que mon père, en bon garde-forestier, ne manquait pas de travail et, ayant mis de côté mes études, j’avais pris l’habitude de l’accompagner dans sa tournée. C’est ainsi qu’au matin de ce 27 janvier, nous arpentions les bois aux abords de la tour du Télégraphe, quand, cisaillant le silence, une détonation nous saisit sur place.

L’aboiement d’un chevreuil… ?

Le coup de feu d’un braconnier… ?

À peine le temps de nous poser la question qu’une explosion déchira l’air, faisant trembler le sol et les arbres autour de nous.

Nous n’étions qu’à quelques bosquets et nous nous sommes mis à courir vers l’endroit d’où elle provenait.

C’est quand nous sommes arrivés dans la clairière… que nous vous avons vu, étendu dans l’herbe, les bras le long du corps.

Nous nous sommes approchés à pas prudents.

« Les salauds ! » a craché mon père entre ses dents.

Vous n’aviez plus de tête.

Une balle trouait votre veste au niveau du ventre, mais surtout, vous n’aviez plus de tête. Une tache de sang, une tache de sang qui grandissait à vue d’œil, avait pris la place de votre visage.

Allocution de Monsieur Didier GOUPIL, Ecrivain.

Pierre Lasry

Pierre Lasry

 

Interprétation de « Nuit et Brouillard » par Eugénie Berrocq chanteuse lyrique

Cérémonie françois Verdier 2025 (2)Et le Chant du partisan

Chants par Madame Eugénie BERROCQ

 

IMG_20250202_115932

Dépôt de gerbe par Alain Verdier et deux élèves du collège François Verdier

M. Pierre-André Durand, Préfet de la Région Occitanie, Préfet de la Haute-Garonne

M. Pierre-André Durand, Préfet de la Région Occitanie, Préfet de la Haute-Garonne

P2020078P2020159L’association remercie les nombreux porte-drapeaux de Haute-Garonne et d’Ariège de leur fidélité à cette cérémonie.

Photographies des Porte-drapeaux

P2020189IMG_20250202_124348

Presse

 

Alain Verdier, France Bleu

Alain Verdier, France Bleu

« Les valeurs pour lesquelles mon grand-père a perdu la vie »

 

Le Petit journal

Le Petit journal

Hommage à Forain François Verdier

Dépêche du Midi

Dépêche du Midi

Rassemblement à Bouconne pour Forain François Verdier

Mémoire : Cérémonie 2016

P1120070
Par défaut

« La justice et la vérité comptent plus que n’importe quel intérêt politique. »

Germaine Tillion

P1120055

Alain Verdier, président du Mémorial, prononce le discours d’accueil » devant les personnalités officielles (Georges Méric, président du Conseil départemental de Haute-Garonne, Pascal Mailhos, préfet de région, Thierry Suaud, vice-président de la région,..) et un public, nombreux et fidèle à cet hommage.

 

 

Vidéos des trois interventions:

Discours d’Alain Verdier

Interventions des élèves de troisième du collège du Bois de la Barthe de Pibrac

Discours de M. Pascal Mailhos, Préfet de région

« Celui qui croyait au ciel 

celui qui n’y croyait pas

tous deux adoraient la belle 

prisonnière des soldats 

fou qui songe à ses querelles

au cœur du commun combat 

tous les deux étaient fidèles

des lèvres du cœur, des bras ».

Louis Aragon, La Rose et le Réséda, extrait cité par l’orateur, le préfet Pascal Mailhos


 

 

 

Le mot du Président du Mémorial, Alain Verdier

Comme m’écrivait récemment Paul Arrighi : L’obscurantisme et le fanatisme rodent, bien loin des nouvelles lumières que l’état de nos connaissances, de nos sciences, de notre technologie nous permettent d’espérer.

Encore imprégnés par les douloureux souvenirs des attentats perpétrés au cœur de notre pays, cette commémoration annuelle, prend une dimension particulière.

Dans cette forêt de Bouconne, plane le souvenir d’un homme d’exception.

Forain François Verdier Chef Régional des Mouvements Unis de la Résistance, dont le corps supplicié fut ici retrouvé le 27 janvier 1944 assassiné par la Gestapo et la Milice.

Toujours aussi nombreux, nous voici rassemblés pour ne pas oublier, mieux appréhender le présent et bien préparer l’avenir.

Nous rappeler que la Paix toute relative de notre monde occidental actuel fut précédée des plus terribles monstruosités.

Le temps qui passe, nos consciences endormies, n’ont pu empêcher les menaces d’aujourd’hui. A nous d’en tirer les enseignements. D’apprendre à lutter contre toutes les petites dérives humaines qui s’additionnant, peuvent déboucher sur des catastrophes.

François Verdier était mon grand-père, il aimait la vie, sa famille, il aimait sa région, son pays, aimait l’Humanité, la République Française qui lui garantissait la Liberté, l’Egalité, la Fraternité.

Juge au tribunal de commerce de Toulouse, Secrétaire de la Ligue des Droits de l’homme, Franc-maçon du Grand-Orient de France, il avançait en homme libre, engagé, croquant la vie à pleine dent, quand ses idéaux furent attaqués, la république abolie, les libertés bafouées.

Comment accepter la collaboration avec ceux qui vous privent de liberté ? Comment accepter la xénophobie, le racisme, la barbarie ?

Devant tant d’injustice, d’intolérance il va choisir la Résistance.

En suivant ce que son cœur, son âme lui dictait, naturellement, il va assumer ses choix, ne renonçant à rien, prouvant que : Liberté, République et humanisme ne sont pas de vain mots. Trois valeurs qui ont guidé sa vie.

Liberté : Liberté d’apprendre, de chercher et de choisir ce que nous voulons faire. Liberté de conscience.

République laïque, Une et indivisible. Qui ne peut laisser de place aux privilèges, aux communautarismes, aux sectarismes sans créer des inégalités et réduire la solidarité .

Humanisme : Objet de développement essentiel des qualités de l’homme.

Fraternité : ciment indispensable de cohésion qui fait que de nos différences naissent des richesses, notre citoyenneté.

Comme François Verdier, nous gardons confiance en l’homme et son esprit.

Nous croyons en la Victoire :

De la culture sur la barbarie

De la tolérance sur l’intolérance

De l’amour sur la haine

Comme Forain nous faisons le pari de l’humain,

Parce que c’est faire le pari de la vie.

Je vous remercie de votre attention.


 

 

Interventions des collégiens du Bois de la Barthe de Pibrac

Des noms, rarements cités, ont été prononcés par les élèves. Ceux de résistantes en particulier, sur l’hsitoire desquelles les élèves ont travaillé: Marie-Louise Dissard « Françoise », Jeanne Verdier et Olga Sfedj, secrétaire clandestine de François Verdier, oubliée.

P1120093

P1120089

La Complainte du Partisan, chanson écrite par Anna Marly et Emmanuel d’Astier de la Vigerie à Londres en 1943.

Les Allemands étaient chez moi

On m´a dit « Résigne-toi »

Mais je n´ai pas pu

Et j´ai repris mon arme

Personne ne m´a demandé

D´où je viens et où je vais

Vous qui le savez

Effacez mon passage

J´ai changé cent fois de nom

J´ai perdu femme et enfants

Mais j´ai tant d´amis

Et j´ai la France entière

Un vieil homme dans un grenier

Pour la nuit nous a cachés

Les Allemands l´ont pris

Il est mort sans surprise

Hier encore, nous étions trois

Il ne reste plus que moi

Et je tourne en rond

Dans la prison des frontières

Le vent souffle sur les tombes

La liberté reviendra

On nous oubliera

Nous rentrerons dans l´ombre

P1120076Les élèves de troisième du collège du Bois de la Barthe de Pibrac et leur professeur de musique ont interprété cette chanson, présente dans les mémoires par l’nterprétations de Léonard Cohen. Extrait (vidéo réalisée par Pierre Lasry)

P1120128

Que François Verdier, qui mourut pour que vive la France, soit fier du pays pour lequel il a tout donné.

Pascal Mailhos

Discours de Pascal Mailhos, préfet de la Haute-Garonne et de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

P1120099

Cérémonie d’hommage à François Verdier, dit « Forain » – 31 janvier 2016

Il y a soixante-douze ans, presque jour pour jour, par un froid matin de janvier 1944, un corps est découvert dans cette forêt de Bouconne. Il n’a plus de tête : les Allemands ont placé une grenade dans la bouche du prisonnier qu’ils venaient d’abattre d’une balle dans le ventre.

Terrible symbole ! Car c’est bien la tête de la Résistance dans le Sud-Ouest de la France que les Allemands viennent de faire disparaître. Ce cadavre méconnaissable, c’est celui de l’industriel François Verdier, dit « Forain », chef des mouvements unis de la Résistance à Toulouse, héros et martyr de la libération de la France.

Sept décennies plus tard, nous continuons à nous réunir chaque année dans cette forêt pour faire revivre cette figure, ce visage que les nazis avaient voulu effacer à jamais.

C’est pour moi un honneur tout particulier de lui rendre aujourd’hui hommage. En effet, le général de Gaulle avait prévu que François Verdier, à la Libération, devienne à Toulouse le Commissaire de la République. Dans l’une des salles de la préfecture, il y a une galerie de portraits : on y voit une photographie de chaque préfet depuis la Libération. Je ne peux m’empêcher de penser que celle de François Verdier aurait pu ouvrir cette galerie.

En rétablissant la République, il aurait achevé au grand jour le travail commencé dans l’ombre, dès les premiers temps de l’occupation, pour libérer la patrie et y restaurer les valeurs républicaines bafouées.

Je ne doute pas qu’il aurait déployé dans la paix les mêmes éminentes qualités qu’il mit au service du combat contre l’occupant nazi : le courage, la droiture, l’énergie, la détermination, le sens de l’intérêt général et l’obsession de l’unité.

Car Verdier, organisateur hors pair, tout à la fois chef et médiateur, fut avant tout l’homme de l’unification de la Résistance dans le Sud-Ouest – un récent ouvrage le présente à juste titre comme le Jean Moulin de notre région – Résistance qui n’était alors, pour reprendre le mot de Malraux, qu’un « désordre de courages ».

Nous oublions souvent la méfiance, le ressentiment, et même parfois la haine que se vouaient les différents mouvement de Résistance, séparés qu’ils étaient par les ambitions personnelles ou les convictions politiques. Nous oublions le travail acharné qu’il fallut pour réunir des hommes et des factions si dissemblables.

J’ai célébré plus d’une fois, en Bretagne, la haute et claire figure d’Honoré d’Estienne d’Orves, l’un des premiers héros de la Résistance, officier de marine royaliste et catholique, marqué par les idées de l’Action française. François Verdier, lui, était un industriel, républicain et franc-maçon.

Mais quelle importance ont ces distinctions ? Comme le dit Aragon, « celui qui croyait au ciel / celui qui n’y croyait pas / tous deux adoraient la belle / prisonnière des soldats / fou qui songe à ses querelles / au cœur du commun combat / tous les deux étaient fidèles / des lèvres du cœur, des bras ».

Cette fidélité à la France, par-delà les convictions philosophiques ou politiques, qu’avait Verdier, engagé volontaire à dix-huit ans lors de la première guerre mondiale, le met au rang des héros de la Résistance dont elle est le commun dénominateur. Comme le disait Pierre Brossolette, évoquant les martyrs qu’il devait lui-même rejoindre, « ce qu’ils étaient hier, ils ne se le demandent point l’un à l’autre. Sous la Croix de Lorraine, le socialiste d’hier ne demande pas au camarade qui tombe s’il était hier Croix-de-Feu. Dans l’argile fraternelle du terroir, d’Estiennes d’Orves et Péri ne se demandent point si l’un était hier royaliste et l’autre communiste. Compagnons de la même Libération, le père Savey ne demande pas au lieutenant Dreyfus quel Dieu ont invoqué ses pères. Des houles de l’Arctique à celles du désert, des ossuaires de France aux cimetières des sables, la seule foi qu’ils confessent, c’est leur foi dans la France écartelée mais unanime ».

Mais cette foi ardente au nom de laquelle des hommes comme Verdier accordaient peu d’importance aux divergences politiques, tant que la patrie était sous le joug d’un occupant barbare, n’était hélas pas unanimement partagée. Dans les moments les plus difficiles, alors que les tensions entre les différentes factions devenaient si fortes que sa tâche lui semblait impossible, Verdier lui-même explosait, criant : « La Résistance est un repaire d’incapables… Les hommes sont admirables, mais quels exploiteurs autour d’elle ! Il faut créer un mouvement propre, indépendant, nouveau. »

Ce mouvement, il ne put le voir vivre : victime d’une trahison, il fut arrêté à l’hiver 1943 par les nazis. Et c’est ici que le trait le plus marquant de sa personnalité, celui que j’ai cité en premier parce qu’il les fonde tous – le courage – se révéla pleinement.

Nous ne pouvons pas savoir ce que fut son calvaire. Comme l’a dit un résistant hollandais torturé, « celui qui voudrait faire comprendre à autrui ce que fut sa souffrance physique en serait réduit à la lui infliger et à se changer lui-même en tortionnaire ». Tout juste pouvons-nous essayer d’imaginer.

Comme l’a rappelé Pierre Vidal-Naquet, « personne n’a le droit de jeter la pierre à ceux qui ont parlé, mais Verdier ne parla pas. Eût-il parlé que c’était toute la direction Résistance civile qui risquait de tomber aux mains de l’ennemi. Mais Forain ne parla pas ».

Comme Jean Moulin dont il est le digne compagnon, Verdier a tenu bon. Il a subi son martyre jusqu’au sacrifice final sans trahir un seul des secrets qui eussent irrémédiablement condamné la résistance toulousaine.

Quelle force peut pousser un homme à endurer stoïquement la souffrance et la mort ? Pourquoi et comment un homme devient-il un héros ?

Avec la distance des années, les grandes figures de la Résistance nous apparaissent comme des figures monumentales et granitiques, des êtres hors du commun, presque des surhommes.

Pourtant, Verdier, qui n’était ni un militaire, ni un aventurier, ni une tête brûlée, avait plutôt le profil de ces « pères tranquilles » dont on sait le rôle qu’ils jouèrent dans la Résistance. C’était un homme simple. « Ces gens simples », écrivait Bertold Brecht, « qui le sont si peu ». Écoutons Pierre Brossolette parler : « À côté de vous, parmi vous sans que vous le sachiez toujours, luttent et meurent des hommes – mes frères d’armes -, les hommes du combat souterrain pour la Libération. Ces hommes, fusillés, arrêtés, torturés, chassés toujours de leur foyer, coupés souvent de leurs familles, combattants d’autant plus émouvants qu’ils n’ont point d’uniformes ni d’étendards, régiment sans drapeau dont les sacrifices et les batailles ne s’inscriront point en lettres d’or dans le frémissement de la soie mais seulement dans la mémoire fraternelle et déchirée de ceux qui survivront ; saluez-les. La gloire est comme ces navires où l’on ne meurt pas seulement à ciel ouvert mais aussi dans l’obscurité pathétique des cales. C’est ainsi que luttent et que meurent les hommes du combat souterrain de la France. Saluez-les, Français ! Ce sont les soutiers de la gloire ».

Pour comprendre la force qui a pu élever cet homme à une telle grandeur, il nous faut revenir au fil conducteur de tous les engagements de François Verdier – pour la cité, pour la cause des femmes, dont il fut un précurseur, pour la république espagnole, pour la Libération enfin : un goût passionné des autres, qui le rendait prodigue de tout, et d’abord de lui-même.

Pour citer à nouveau André Malraux, « le sentiment profond, organique, millénaire, sans lequel la Résistance n’eut jamais existé et qui nous réunit aujourd’hui, c’est peut-être simplement l’accent invisible de la fraternité ».

Le plus bel hommage que nous puissions rendre à François Verdier et à ses compagnons héroïques, célèbres ou anonymes, c’est de faire vivre ici et maintenant cette fraternité. Comme l’affirmait Honoré d’Estiennes d’Orves dans sa dernière lettre à ses enfants, « N’ayez à cause de moi de haine pour personne, chacun a fait son devoir pour sa propre patrie. Apprenez au contraire à connaître et à comprendre mieux le caractère des peuples voisins de la France » .

Sachons porter cet élan aujourd’hui. Sachons nous montrer unis, malgré les crises, malgré la tentation du repli sur soi. Sachons nous montrer grands face à l’adversité. Sachons ensemble sauvegarder et transmettre l’héritage et les valeurs des générations qui nous ont précédés, pour construire ensemble un avenir digne de notre vieille nation.

Que François Verdier, qui mourut pour que vive la France, soit fier du pays pour lequel il a tout donné.

Vive la République !

Vive la France !

Pascal Mailhos

Préfet de la Haute-Garonne

P1120142

Dans la presse:

Actu-Côté Toulouse

La Dépêche du Midi

France Bleu

Revue de presse du Mémorial

Sans titre
Par défaut

Revue de presse

2018

Cérémonie du dimanche 31 janvier  2018

article de la Dépêche du Midi du 1er février 2018

2017

Cérémonie du dimanche 29 janvier  2017

article de la Dépêche du Midi du 30 janvier 2017

2016

Cérémonie du dimanche 31 janvier  2016

 

2015

Cérémonie du dimanche 1er février 2015

2015

2015

2014

Cérémonie du dimanche 2 février 2014

Forêt de Bouconne. L’hommage du ministre Kader Arif et des jeunes à François Verdier

2011

Cérémonie du dimanche 30 janvier 2011

2011 collegiens-DDM

Articles de la Dépêche du Midi:

Colomiers. Hommage à Forain-François Verdier

Bouconne. L’hommage vibrant à Forain François Verdier

2010

Cérémonie du dimanche 28 janvier 2010. Articles DDM

Pibrac. Hommage au résistant Forain François Verdier

L’émotion des collégiens de Pibrac

2003

Cérémonie du dimanche 2 février 2003.

DDM

DDM

1999

Photographie de François Canard

Photographie de François Canard

Cérémonie 1999 en présence de trois grands résistants: Serge Ravanel, chef régional des FFI, Jean-Pierre Vernant , Chef départemental et Raymond Aubrac, tous trois du mouvement Libération-Sud, comme François Verdier.

1998

Cérémonie du 31 janvier 1998

1998 DDM

1998 DDM

1982

Cérémonie du dimanche 31 janvier 1982

DDM

DDM

1979

Cérémonie du dimanche 28 janvier 1979

1979 (2)

1978

Cérémonie du dimanche 29 janvier 1978

Discours de Jean-Pierre Vernant

1978